Ces exercices systémiques ne sont pas seulement là pour observer le produit “de l’intérieur”. Ils sont pensés pour accompagner l’équipe à ouvrir la focale : sur l’écosystème complet, sur les alliances visibles et invisibles, et surtout… sur la vie réelle du client.
Comme le dit Romain :
“Un système, ce n’est pas juste des équipes et des process : c’est aussi la façon dont Julie, notre cliente, le traverse.”
10 exercices systémiques pour redécouvrir le lien client produit
1. La carte des énergies
Objectif : Identifier ce qui nourrit le produit et ce qui le freine.
Comment : Deux colonnes : “Apports” et “Fuites” — budget, données, motivation, attention…
Clin d’œil de Romain : “Et si on ajoutait une troisième colonne : ce qui nourrit ou épuise Julie ?”
➡ Utile pour identifier si l’équipe consacre son énergie à “produire des features” ou à créer de la valeur pour le client.
2. Boucles d’impact
Objectif : Repérer les effets qui s’auto-alimentent, en positif comme en négatif.
Comment : Cartographier les boucles — plus d’utilisateurs → plus de feedback → meilleure qualité → plus d’utilisateurs.
Clin d’œil de Romain : “Et si la boucle ne passait jamais par Julie, est-ce qu’on peut vraiment parler d’impact ?”
➡ Montre si les feedback loops incluent vraiment l’utilisateur, ou si elles tournent uniquement en interne.
3. Les trois cercles d’influence
Objectif : Visualiser qui gravite autour du produit — équipe, stakeholders, marché.
Comment : Trois cercles concentriques et placement des acteurs.
Clin d’œil de Romain : “Dans quel cercle est Julie ? Et pourquoi pas dans le premier ?”
➡ Permet de vérifier si le client est considéré comme acteur du produit… ou relégué à l’extérieur du système.
4. Web des dépendances
Objectif : Voir toutes les interconnexions critiques.
Comment : Relier le produit à tous les systèmes et équipes dont il dépend, et inversement.
Clin d’œil de Romain : “Et Julie, elle dépend de qui quand ça casse ?”
➡ Aide à voir si les dépendances sont purement techniques, ou si l’on a intégré les dépendances côté usage/client (ex. support, adoption).
5. Météo du produit
Objectif : Qualifier le climat autour du produit (ensoleillé, nuageux, orageux…).
Comment : Chaque participant choisit une météo.
Clin d’œil de Romain : “Et si Julie pouvait choisir la météo… ce serait la même que la vôtre ?”
➡ Fait émerger les ressentis : une météo “ensoleillée” en interne peut se traduire par un ciel couvert côté client.
6. Flux narratif
Objectif : Parcourir le produit comme si vous étiez une donnée.
Comment : Suivre le chemin depuis l’entrée jusqu’à la sortie.
Clin d’œil de Romain : “Et si on suivait plutôt Julie dans ce chemin… on verrait les mêmes étapes ?”
➡ Parcourir le produit comme une donnée est intéressant, mais l’adapter au parcours client (comment Julie traverse ce flux) est un garde-fou anti-feature factory.
7. Échelle de réactivité
Objectif : Mesurer la rapidité du système à réagir aux changements.
Comment : Échelle de 1 à 10, du très lent au très rapide.
Clin d’œil de Romain : “Et pour Julie, une réaction à 6/10, ça change quoi dans sa journée ?”
➡ Permet de questionner : on réagit vite techniquement, mais est-ce qu’on réagit avec pertinence à une demande client ?
8. Cartographie vivante
Objectif : Garder une vision actualisée du système produit.
Comment : Mise à jour visuelle mensuelle, avec évolutions, acteurs, flux.
Clin d’œil de Romain : “Et si on mettait une photo de Julie quelque part sur cette carte ?”
➡ Offre un support visuel pour actualiser la vision produit ET l’ancrer dans les évolutions d’usage réel.
9. Réseau caché
Objectif : Identifier les canaux informels et les alliés invisibles.
Comment : Lister ceux qui influencent sans rôle officiel.
Clin d’œil de Romain : “Qui parle vraiment avec Julie… et ce qu’elle dit, est-ce qu’on le remonte ?”
➡ Aide à identifier les “alliés invisibles” qui remontent la voix du client — souvent hors de l’organigramme officiel (support, commerciaux, UX).
10. Point de rupture
Objectif : Identifier l’élément critique qui ferait tout basculer.
Comment : “Si X disparaît demain, que se passe-t-il ?”
Clin d’œil de Romain : “Et pour Julie, c’est quoi le X qui ruinerait son expérience ?”
➡ Permet de poser la vraie question : si tel point casse, est-ce que le client peut encore utiliser le produit ?
En résumé, ce qu’apporte ces exercices systémiques
En résumé : les exercices deviennent des garde-fous concrets contre la logique “feature factory”, parce qu’ils forcent à reconnecter le produit à son écosystème, à ses dépendances et surtout à ses utilisateurs.
Pourquoi cette dimension client change tout
Parce qu’un produit n’existe pas en vase clos.
En intégrant la voix de Julie — ou de votre client réel — à chaque observation systémique, vous ramenez le sens au centre.
Et comme le répète Romain :
“Un produit qui ne parle pas à son client, c’est juste un bel objet dans un musée vide.”