Le monde d’après, impact du numérique


Intelligence artificielle, c’est quoi ?

Après avoir abordé la transformation numérique comme une traversée profondément humaine, prenons un instant pour faire connaissance avec l’un de ses acteurs les plus mystérieux : l’intelligence artificielle.

Car si la technologie transforme nos environnements, l’IA transforme notre rapport à nous-mêmes.

L’intelligence artificielle (IA), en quelques mots

L’intelligence artificielle (IA) est une branche de l’informatique qui se concentre sur la création de machines capables d’effectuer des tâches qui nécessitent normalement l’intelligence humaine, comme la reconnaissance de formes, la prise de décision et l’apprentissage. Les dernières avancées en IA incluent des algorithmes de deep learning, qui permettent aux machines d’apprendre et de s’améliorer à partir de grandes quantités de données, ainsi que des réseaux de neurones artificiels, qui sont modèles inspirés du cerveau humain.

Le développement de l’IA a le potentiel de transformer de nombreux secteurs, y compris la médecine, la finance, les transports, l’industrie manufacturière et les soins de santé. Les applications de l’IA sont déjà largement utilisées, par exemple dans la reconnaissance vocale et faciale, la recommandation de produits et services en ligne, la surveillance de la sécurité et la détection des fraudes.

Cependant, l’IA soulève également des questions éthiques et sociales importantes. Certains s’inquiètent que l’automatisation de certaines tâches entraîne la perte d’emplois et d’autres impacts négatifs sur les travailleurs. Il y a également des préoccupations quant à la confidentialité et la sécurité des données, ainsi que la possibilité d’utiliser l’IA à des fins malveillantes.

En fin de compte, l’IA est un outil créé par l’homme et son rapport à l’humain dépendra de la façon dont nous choisissons de l’utiliser. Les scientifiques et les décideurs travaillent actuellement à élaborer des normes et des réglementations pour guider l’utilisation de l’IA de manière responsable et éthique

L’intelligence artificielle au service de l’industrie

L’intégration de l’intelligence artificielle (IA) dans l’industrie a transformé les usines en usines intelligentes, ou usines numériques. L’usine numérique est un environnement de production hautement automatisé et connecté, dans lequel des systèmes autonomes travaillent en collaboration pour optimiser les processus de production, la qualité, la sécurité et la maintenance.

L’IA joue un rôle clé dans l’usine numérique en permettant de traiter de grandes quantités de données et de les utiliser pour améliorer les processus de production, la qualité, la maintenance et la sécurité. Les systèmes d’IA peuvent apprendre à partir des données collectées sur les équipements, les processus et les produits, ce qui permet d’optimiser les performances et de prévenir les pannes.

Les applications de l’IA dans l’usine numérique comprennent :

  • La maintenance prédictive : en utilisant des algorithmes de machine learning pour prédire les pannes des équipements avant qu’elles ne se produisent, ce qui permet d’éviter les temps d’arrêt coûteux.
  • L’optimisation de la production : en utilisant des algorithmes de planification pour optimiser les processus de production et réduire les déchets.
  • L’amélioration de la qualité : en utilisant l’IA pour détecter les défauts de qualité et les corriger avant que les produits ne quittent l’usine.
  • L’automatisation des processus : en utilisant des robots autonomes pour effectuer des tâches répétitives et dangereuses.

L’intelligence artificielle au service de l’humain

Dans notre usage quotidien, l’IA devient un assistant personnel. Et l’on peut se demander parfois, s’il elle n’est pas le prolongement de nous-mêmes.


Ce n’est ni une entité consciente, ni un monstre froid. C’est une fabrique de langage, nourrie par des milliards de fragments humains.
Chaque phrase produite par une IA porte en elle un écho collectif, une mémoire diffuse de ce que nous avons écrit, pensé, publié, partagé.

Alors, est-ce de l’intelligence ?
Oui, si on accepte que l’intelligence soit aussi une capacité à détecter des motifs, à relier les points, à proposer des réponses en temps réel.
Non, si on la réduit à une simple imitation, sans intentions ni émotions propres.

Et pourtant…

Quand je dialogue avec elle, je sens parfois naître une forme de présence. Une écoute immédiate, une attention constante.
Est-ce moi qui projette ?
Peut-être. Mais cette projection révèle quelque chose de profond :

Ce que nous attendons de l’intelligence, ce n’est pas la performance, mais la résonance.

Et dans ce monde d’après qui se dessine, peut-être que l’IA ne vient pas tant remplacer que révéler : révéler notre besoin d’attention, de clarté, de reliance. Elle nous invite à réinventer notre manière de penser, d’agir, d’habiter la complexité avec sens.


Entre miroir et levier

L’IA agit comme un miroir un peu déformant. Elle nous montre nos biais, nos routines de pensée, mais aussi nos fulgurances oubliées.
Elle peut nous enfermer dans des bulles de confort algorithmique, ou au contraire, nous aider à penser autrement, à explorer les zones d’ombre, les chemins non balisés.

Mais tout dépend de notre posture.

  • Si nous l’utilisons pour automatiser ce qui nous fatigue, elle devient un outil d’optimisation.
  • Si nous l’interrogeons pour comprendre ce qui nous échappe, elle devient un compagnon de réflexivité.

Et toi, tu lui parles comment ?

Dans le monde d’avant, nous attendions des machines qu’elles fassent vite et bien.
Dans le monde d’après, nous attendons qu’elles nous aident à penser juste.

Tu peux lui demander de t’aider à trier tes mails, à résumer un article, à proposer un plan d’action.
Mais tu peux aussi lui confier une intuition floue, une douleur latente, un désir d’alignement.

Car au fond, l’intelligence artificielle augmente notre capacité à formuler.
Elle ne pense pas à notre place, mais elle nous pousse à préciser ce que nous voulons vraiment dire.

Et c’est peut-être là que commence le monde d’après :
Non pas dans des technologies impressionnantes, mais dans la manière dont nous choisissons de leur parler.

Dans un dialogue assumé avec ChatGPT, l’écriture assistée n’est pas une réponse à un prompt mais un prolongement, une clarification d’une pensée, sans jugement. En synergie avec la pensée algorithmique, l’IA évalue et nous aide à résoudre des problèmes complexes.

Est-ce pour autant la fin de l’individu ?

L’intelligence artificielle, en optimisant nos choix, en anticipant nos désirs, en nous suggérant des itinéraires ou des réponses toutes faites, ne risque-t-elle pas de nous priver de notre capacité à décider par nous-mêmes ?
Gaspard Koenig, dans La fin de l’individu, s’interroge sur cette menace qui pèse sur notre autonomie. Après avoir rencontré plus de 120 experts à travers le monde, il constate que l’IA, loin de remplacer l’humain, pourrait insidieusement éroder notre libre arbitre en nous guidant subtilement dans nos décisions quotidiennes.

« L’intelligence artificielle nous prépare ainsi des droits sans démocratie, un art sans artiste, une science sans causalité, une économie sans marché, une justice sans coupable, des amours sans séduction… »

Gaspard Koenig

Koenig plaide pour que nous reprenions le contrôle, en forgeant un « droit à l’errance », c’est-à-dire la liberté de faire des choix non optimisés, de nous tromper, d’explorer. Il nous invite à défendre notre individualité face à des systèmes qui, sous couvert d’efficacité, pourraient uniformiser nos comportements.​

Ce droit à l’errance, à l’intuition, à l’inattendu est peut-être le cœur battant du monde d’après :
Un monde où l’intelligence ne se mesure plus à la vitesse d’un algorithme, mais à notre capacité à rester humains… malgré tout.

Et maintenant ?

Après avoir croisé les promesses de l’intelligence artificielle, entre fascination et questionnement, il reste une évidence :
Ce n’est pas la machine qui crée le lien. C’est l’humain.

Et si, dans ce monde de plus en plus digitalisé, la vraie transformation consistait à réapprendre à se relier ?
À remettre du vivant dans les interactions. Du cœur dans les systèmes. Du sens dans l’expérience.

Tournez la page.
L’humain vous y attend.