Prendre des décisions éclairées : l’équilibre entre chiffres et intuition

Le monde de l’entreprise nous confronte quotidiennement à la nécessité de prendre des décisions justes, des décisions éclairées.

Cependant, notre nature humaine et les biais cognitifs auxquels nous sommes sujets peuvent affecter la qualité de nos choix.

Plongez au cœur de l’art délicat de la prise de décision. Découvrez comment les chiffres peuvent illuminer nos choix stratégiques tout en célébrant le rôle indispensable de l’intuition dans ce processus complexe. Explorez les synergies entre données et instinct, et embarquez pour un voyage passionnant où la science et l’art de décider se rencontrent.

Décisions éclairées, de quoi parlons-nous ?


Les décisions éclairées en management se réfèrent à des choix stratégiques ou opérationnels pris par les dirigeants d’une organisation, basés sur une évaluation objective des informations disponibles et tenant compte de divers facteurs pertinents.

L’objectif principal des décisions éclairées en management est d’atteindre les objectifs organisationnels de manière efficace et efficiente, en prenant en compte les besoins des parties prenantes et en équilibrant les aspects quantitatifs et qualitatifs.

A l’ère de la donnée-reine, les managers sont confrontés à une prise de décision axée sur des statistique de corrélation. Cela représente un défi majeur pour le management.

Exemple : le passage d’un management axé sur la causalité à un management axé sur la corrélation représente un défi majeur pour les dirigeants.

Cette transition se produit avec l’avènement de l’ère de la donnée, où les techniques de modélisation basées sur des données internes et externes, ainsi que sur des amas de données non structurées, envahissent l’espace managérial.

Dans ce nouveau contexte, les décisions seront prises en se basant sur des scores et des probabilités de corrélations. Par exemple, un contrat d’assurance pourrait être refusé à un prospect en raison d’un score élevé de fraude, sans qu’on puisse expliquer précisément pourquoi.

De même, une offre promotionnelle pourrait être proposée à un client en prédisant un risque élevé de résiliation, basé sur des paramètres en apparence non significatifs.

Pour les managers, cela signifie accepter l’omniprésence de la recherche expérimentale. Les modèles utilisés ne seront jamais parfaits, ce qui implique des changements fréquents et parfois même l’utilisation de techniques d’apprentissage automatique, où les algorithmes évolueront et s’amélioreront de manière autonome sans intervention humaine.

Les managers devront convaincre les commerciaux de terrain que ces modèles apportent plus de précision que leurs propres retours d’expérience.

Par ailleurs, l’organisation de l’entreprise devra s’adapter à ce nouvel environnement en temps réel. Par exemple, la prédiction de l’affluence des clients dans les boutiques avec une ou deux heures d’avance nécessitera une flexibilité totale, potentiellement avec des contrats de travail à horaires variables. De même, les techniques de tarification deviendront dynamiques, ajustant les prix en fonction de l’offre, de la demande et de la concurrence en temps réel. Cette évolution risque d’augmenter la volatilité des revenus, ce qui pourrait affecter la rentabilité des entreprises.

Il est important de souligner que cette liste d’exemples n’est pas exhaustive, mais elle met en évidence la nécessité d’une transition du management basé sur la causalité vers celui axé sur la corrélation. Cette transition peut se produire de manière plus ou moins brutale selon les métiers et les industries, bouleversant les repères de toutes les parties prenantes. Le monde du management doit donc réinventer ses pratiques et techniques afin de maintenir la pertinence de ses actions dans ce nouvel environnement.

Comment préserver le sens dans la décision ?

Pour préserver le sens dans la prise de décision axée sur les statistiques de corrélation, i il est primordial de comprendre les corrélations observées.

Même si elles ne fournissent pas une explication causale directe, les corrélations révèlent des relations et des schémas significatifs.

Les managers doivent donc s’efforcer de développer une compréhension approfondie de ces corrélations, en explorant les contextes dans lesquels elles se produisent et en identifiant les facteurs qui pourraient influencer ces relations.

Ensuite, la validation des données joue un rôle crucial. Il est impératif de s’assurer de la qualité, de la validité et de la fiabilité des données utilisées pour établir les corrélations.

De plus, adopter une approche holistique est essentiel. Les statistiques de corrélation ne doivent pas être considérées comme la seule base de décision.

Les managers doivent intégrer d’autres facteurs tels que leur expérience professionnelle, leurs connaissances sectorielles et leurs intuitions pour compléter les informations basées sur la corrélation. Une combinaison équilibrée entre les données quantitatives et qualitatives permet de prendre des décisions plus éclairées et équilibrées.

L’apprentissage continu est également crucial dans un environnement axé sur les données. Étant donné que les modèles basés sur les corrélations ne seront jamais parfaits, les managers doivent adopter une mentalité d’apprentissage constant. Ils doivent surveiller et évaluer régulièrement les performances des modèles, s’adapter aux nouvelles informations et ajuster les décisions en conséquence. Cette flexibilité et cette adaptation permettent de maintenir la précision et la pertinence des décisions prises.

Une communication efficace avec les parties prenantes est une autre clé pour préserver le sens dans la prise de décision axée sur les statistiques de corrélation. Les managers doivent expliquer de manière transparente les fondements des décisions prises, en mettant l’accent sur les corrélations identifiées et en soulignant les limites et les incertitudes associées à ces modèles.

Une communication claire et ouverte favorise la confiance et l’adhésion des parties prenantes aux décisions prises.

Enfin, l’implication des parties prenantes est cruciale pour préserver le sens dans la prise de décision. Les managers doivent encourager l’engagement et l’inclusion des parties prenantes dans le processus de décision, en recueillant leurs perspectives et en prenant en compte leurs préoccupations. Cela permet de garantir que les décisions prises basées sur les statistiques de corrélation sont en accord avec les objectifs et les valeurs de l’ensemble de l’organisation.


Prendre des décisions sur la base de données chiffrées et de son intuition

Une équilibre parfait entre chiffre et intuition

L’intuition est un complément essentiel aux chiffres dans la prise de décision

  • Les matrices de décision : rationaliser l’information pour des choix objectifs et reconnaître les limites : la difficulté de quantifier les facteurs humains et le manque d’informations complètes.
  • L’échelle d’inférence – par Chris Argyris et repris par la suite par Peter Senge dans La Cinquième Discipline. C’est un modèle pour comprendre nos comportements. Elle est constituée de 6 niveaux et met en évidence comment des personnes peuvent avoir des comportements différents après avoir été exposées aux mêmes évènements (faits réels et observables).
Manager autrement, les pratiques à la carte – Léchelle d’inférence

Biais cognitifs : des obstacles à la prise de décision rationnelle

Prendre des décisions éclairées en entreprise implique de combiner l’utilisation des chiffres pour gagner en objectivité et l’intuition pour saisir les opportunités et appréhender les aspects humains. Les chiffres offrent des éléments tangibles, mais il est essentiel de reconnaître leurs limites. L’intuition permet d’anticiper les tendances et de prendre des décisions basées sur des perceptions et des expériences. En fin de compte, la « bonne décision » est celle qui peut être expliquée et juste.

En tant que décideurs, il est important de reconnaître et de surmonter les biais cognitifs qui peuvent entraver nos décisions. Voici quelques-uns des biais courants rencontrés par les managers :

  • Le biais du gourou : l’aveugle confiance en un expert
  • Le biais de confirmation : la tendance à ne voir que les éléments confirmant nos idées préconçues.
  • Le biais d’ancrage mental : la tendance à s’appuyer sur la première information disponible.
  • Le biais de faux consensus : la supposition erronée que tout le monde sera d’accord.
  • Le biais de statu quo : la préférence pour la situation existante par facilité.

Les matrices de décision, les modèles mathématiques et les tableaux comparatifs sont des outils précieux pour éclairer les choix complexes et quantifiables. Ils permettent de rationaliser l’information disponible et d’obtenir des résultats objectifs. Cependant, il est essentiel de reconnaître les limites de ces approches, notamment lorsqu’il s’agit de facteurs humains qui ne peuvent pas être entièrement quantifiés.

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L’intuition, bien qu’elle ne repose pas sur des données factuelles, peut également jouer un rôle important dans la prise de décision en entreprise. Elle résulte d’une combinaison de perception et d’expérience, et peut conduire à des choix éclairés et innovants. Cependant, il est crucial de distinguer l’intuition des simples désirs ou motivations personnelles, et de maintenir un état d’esprit neutre et ouvert au doute.

Pour prendre de bonnes décisions en entreprise, il est recommandé d’observer les chiffres tout en écoutant son instinct. Faire appel à des conseils et des avis externes peut également fournir une perspective nouvelle et enrichissante. Prendre le temps nécessaire, rechercher l’objectivité et anticiper les conséquences à long terme sont des pratiques qui favorisent une prise de décision éclairée.

  1. Observer les chiffres tout en écoutant son instinct.
  2. Se faire conseiller tout en maintenant son esprit critique.
  3. Prendre le temps et le recul nécessaires pour éviter les décisions hâtives.
  4. Rechercher l’objectivité en formalisant les arguments pour et contre.
  5. Reconnaître l’absence de décision parfaite et trouver le meilleur compromis.

Il est important de se rappeler qu’il n’existe pas de décision parfaite et qu’un compromis est souvent nécessaire pour satisfaire les différentes parties prenantes. Les chiffres sont des outils pour éclairer la décision, mais la capacité à expliquer et justifier sa décision auprès des collaborateurs est tout aussi importante.

En définitive, prendre des décisions efficaces dans le monde de l’entreprise requiert un équilibre subtil entre les données objectives, l’intuition, l’expérience et la capacité à communiquer sa décision de manière convaincante. En développant ces compétences, les décideurs peuvent améliorer leurs processus décisionnels et augmenter leurs chances de succès dans un environnement complexe et en constante évolution.