Hier, dans le cadre d’une formation Scrum Master, quelque chose de remarquable s’est produit. Le jour 2 consistait en un après-midi collaboratif où huit Scrum Masters devaient créer un management visuel. Leur mission : poser une roadmap, structurer les informations stratégiques, et permettre au top management de prendre des décisions. Mais l’atelier ne s’est pas passé comme prévu.
Le chaos avant le cadre
Alors que je pensais assister à une session fluide où chaque Scrum Master jouerait son rôle de facilitateur, c’est plutôt le chaos qui a émergé. Les discussions allaient dans tous les sens, et chacun essayait d’apporter sa propre méthode sans se soucier de poser d’abord un cadre collectif.
Bien sûr, lors de la formation je dit : le Scrum Master est garant du cadre méthodologique. Mais là, dans cet atelier, j’ai compris le sens profond du « Scrum Master comme garant du cadre« .
L’atelier a révélé un point clé souvent négligé : la responsabilité du cadre. Comme un metteur en scène, le Scrum Master doit d’abord définir et maintenir l’espace dans lequel l’équipe évolue avant d’y ajouter du contenu. Sinon, chacun risque de perdre de vue l’objectif commun.
Il est un lieu, une véritable scène où l’histoire du projet se raconte, où chaque étape, chaque décision, devient visible et compréhensible pour tous les acteurs. Hier, j’ai vu à quel point cette notion peut se perdre sans un cadre clairement posé dès le départ.
Structurer avant d’agir
Un cadre, c’est plus qu’une suite de processus. C’est un espace où l’équipe peut évoluer, collaborer et construire. Hier, cette absence de cadre a montré à quel point le management visuel, lorsqu’il est bien orchestré, est un outil puissant.
En tant qu’expression visuelle et tangible du cadre, il permet de rendre visible les objectifs stratégiques, d’aligner les équipes, et d’offrir une transparence nécessaire pour que les décisions soient prises en connaissance de cause.
Cet atelier a montré que poser un cadre n’est pas une contrainte, c’est une opportunité d’offrir un espace où l’équipe peut raconter l’histoire de son projet, aligner ses actions et visualiser ses résultats. Un cadre clair permet à chacun de contribuer efficacement.
Un cadre pour le top management
Au final, l’objectif de cet atelier était de créer un Management visuel qui non seulement structure les informations, mais guide également les échanges avec le top management. Ce cadre devient alors une scène où les décisions peuvent être prises en toute transparence et alignement.
C’est un lieu virtuel ou physique où le management visuel peut prendre toute sa dimension, non seulement en organisant l’information, mais en posant les contours dans laquelle les équipes vont structurer leur réflexion, visualiser les enjeux et s’aligner sur des décisions communes. C’est de ce lieu que va naître le changement et permettre à leur management, à leur tour d’utiliser ce management visuel pour prendre les décisions et faire évoluer leur stratégie.
Le management visuel : c’est un espace où l’on prend des décisions et où se croise l’opérationnel, le tactique et le stratégique.
Construire son management visuel
Le management visuel, tel que décrit dans cet article complète cette approche.
Il rappelle que la transparence des informations est essentielle pour permettre à l’équipe d’ajuster ses actions en fonction des objectifs stratégiques.
Une Obeya est un outil de management visuel particulièrement efficace. En japonais, « Obeya » signifie « grande salle », et c’est un espace dédié à la visualisation de la stratégie, des projets, des plans et des idées. Souvent appelée « salle de guerre », l’Obeya permet de centraliser l’information critique pour faciliter la prise de décision et la collaboration entre équipes, en offrant une vue d’ensemble claire et partagée sur l’état d’avancement et les objectifs.
Travailler Ensemble Dans La Même Direction Grâce A L’Obeya
« Le Visual Management est donc bien plus qu’un simple tableau d’affichage, c’est un espace collaboratif où chaque étape du projet devient visible et racontable, comme dans une salle Obeya.
Cet atelier met en lumière l’importance du cadre dans le travail des Scrum Masters. Ensemble, le cadre posé par le Scrum Master et le Management Visuel deviennent des leviers puissants pour encourager collaboration et innovation tout en apportant des réponses claires au Top management.
En fin de compte, tout comme le Manifeste Agile place les interactions humaines au-dessus des processus, le Visual Management que nous avons exploré dans cet atelier n’est qu’un outil au service d’une plus grande aventure : celle de l’innovation et de la collaboration. Le Scrum Master est là pour guider cette aventure, garantir que l’équipe reste alignée sur ses objectifs, mais aussi sur les valeurs fondamentales de l’agilité.