Tribal Leadership

Lorsqu’il s’agit de leadership, nous accordons souvent une grande importance aux compétences et aux traits personnels d’un individu. Cependant, un aspect essentiel qui façonne la réussite d’un leader est son mindset, c’est-à-dire sa mentalité et ses croyances fondamentales. Un mindset solide peut avoir un impact significatif sur la manière dont un leader interagit avec son équipe et influence la culture de l’organisation.

Dans le contexte du Tribal Leadership, le mindset d’un leader revêt une importance particulière. Le Tribal Leadership met en avant la création de tribus dynamiques et engagées au sein d’une entreprise. Un leader doté du bon mindset est essentiel pour développer et maintenir une tribu performante.

Qu’est-ce qu’une tribu ?

Une tribu peut se définir comme un groupe composé de 20 à 150 personnes, se connaissant suffisamment bien pour se saluer si elles se croisent dans la rue. Une PME peut donc constituer une tribu à part entière, alors qu’une grande entreprise sera plutôt une tribu de tribus.

Quel comportement est reconnu dans le tribal leadership ?

Le mindset d’un leader tribal se caractérise par une vision globale et une préoccupation profonde pour le bien-être collectif. Il reconnaît que la réussite ne peut être atteinte que si tous les membres de la tribu se sentent valorisés, écoutés et motivés. Le leader tribal adopte une approche collaborative, encourageant activement la participation de chaque membre de l’équipe et favorisant une culture d’entraide.

Tribal leadership mindset
Le profil d’un leader tribal

En outre, le mindset d’un leader tribal est ouvert au changement et à l’apprentissage continu. Il embrasse l’idée que l’évolution est inévitable et que l’adaptabilité est essentielle pour relever les défis d’un monde des affaires en constante évolution. Un tel leader favorise l’innovation, la créativité et l’expérimentation au sein de la tribu, permettant ainsi à l’entreprise de rester agile et compétitive.

En résumé, le mindset d’un leader joue un rôle crucial dans la mise en œuvre des principes du Tribal Leadership. Un leader tribal doté du bon état d’esprit est capable de créer une tribu solide, inspirée et résiliente, capable d’atteindre des résultats exceptionnels et de contribuer à la réussite globale de l’entreprise.

Les origines du tribal leadership

Durant plus de dix ans, Dave Logan, John King et Halee Fischer-Wright ont mené une étude auprès de 24 000 personnes dans plusieurs entreprises américaines. Leurs observations portaient avant tout sur le langage, le comportement et les relations entre les différents collaborateurs. L’analyse des données recueillies a permis de dégager des principes de leadership universels, et la principale conclusion est que le succès d’une entreprise dépend de ses tribus.

En observant un groupe d’individus en entreprise, il est possible de déterminer à quel stade il se trouve.

  • Stade 1 : « La vie est nulle » (représente 2% des personnes). Les personnes à ce stade sont exclues, de leur propre fait ou non, et le ressentent comme tel. Elles ne savent pas vraiment ce qu’elles veulent, ne sont pas satisfaites de leur situation ni de leur travail. Elles se comportent de façon agressive, sont au cœur de conflits…
  • Stade 2 : « Ma vie est nulle » (représente 25% des personnes). A ce stade, le niveau d’implication dans l’entreprise est minimal. La personne a tendance à s’isoler et à éviter le contact avec ses collègues de travail. On constate généralement une résistance au changement et une grande passivité.
  • Stade 3 : « Je suis génial et les autres sont nuls » (représente 49% des personnes). La personne à ce stade a confiance en elle et en ces capacités ou ses compétences. Elle a elle-même trouvé les preuves pour s’en convaincre, et s’il y a des problèmes, c’est que les autres se trompent. Elle considère d’ailleurs ses collègues comme inférieurs. Elle s’implique dans l’entreprise, mais uniquement pour servir ses propres fins. Elle est dans un rapport de pouvoir, de domination par rapport aux autres. « Diviser pour mieux régner » est sa devise. La rétention d’information est l’une de ses armes.
  • Stade 4 : « Nous sommes les meilleurs » (représente 22% des personnes). Les collaborateurs sont heureux de travailler ensembles, et ont un même objectif : le développement de l’entreprise. Ils ressentent de la fierté d’appartenir à un groupe, et coopèrent volontiers en interne. C’est à partir de cette étape dans le leadership tribal que le groupe peut être identifié comme une tribu.
  • Stade 5 : « La vie est géniale » (représente moins de 2% des personnes). C’est l’aboutissement de tout un processus d’évolution. La tribu a atteint le dernier stade, appelé aussi « épiphanie ». Le mot d’ordre désormais est « équipe ». Il n’y a plus de comportement individuel, chacun œuvre dans le même sens avec les mêmes objectifs.

Comment arriver au stade 5 ?

Il existe plusieurs leviers pour passer d’un stade à un autre. Chaque stade s’appuie sur le précédent et il n’est donc pas possible de sauter une étape. On sait si l’on a changé de stade en observant le langage, le comportement et les relations entre personnes

L’analyse des données recueillies a permis de dégager des principes de leadership universels, et la principale conclusion est que le succès d’une entreprise dépend de ses tribus.

Construire sa tribu, les questions à se poser

  1. Comment se définit une tribu en entreprise ? Comment s’organise-t-elle ?
  2. Quelle est l’importance de de la motivation et des relations au sein d’une équipe ?
  3. Quels sont les facteurs déterminants pour la réussite des projets au sein d’une équipe ou d’une entreprise ?
  4. Comment la motivation de chaque individu et les relations entre les collaborateurs influencent-elles les résultats ?
  5. Comment pouvons-nous donner du sens à notre travail, maintenir un sentiment de maîtrise et exprimer notre créativité ?
  6. Quels sont les leviers pour passer d’un stade à un autre ?
  7. Comment encourager quelqu’un à évoluer du stade 1 au stade 2 ?
  8. Comment favoriser la progression de la personne vers le stade 3, puis vers les stades suivants ?
  9. Conclusion : L’importance de la prise de conscience et de l’amélioration continue au sein de la tribu
  10. Comment aider chaque individu à prendre conscience de son stade actuel ?
  11. Pourquoi est-il essentiel de faire régulièrement le point en tant que tribu ?
  12. Comment accentuer ce qui fonctionne bien et améliorer ce qui fonctionne moins bien au sein de la tribu ?

Les éléments essentiels pour bâtir une tribu solide

Découvrir

Comprendre la notion d’Imago

L’imago représente le prototype de personnages qui vont influencer de façon inconsciente le rapport d’un individu à autrui ; il serait fondé sur ses premières relations interpersonnelles. L’individu ainsi façonné devient une représentation de lui-même.

En comprenant petit-à-petit ce qui est la part de lui-même, son essence et l’apport de ses modèles et croyances, l’individu peut décider d’Etre et choisir sa posture de manière consciente. Petit à petit, l’individu se débarrasse de ses croyances et peurs devenus inutiles pour se prendre en main et prendre son En-vol. Libre.

Vers une entreprise libérée

Dans une entreprise libérée, chacun est responsable de lui-même et coopère de manière spontanée.

Tom Peters, dans son livre l’entreprise libérée, nous interpelle dans la manière d’organiser la relation au travail. Ce n’est pas l’entreprise elle-même qui est libérée, mais l’organisation dépouillée de ses processus obsolètes qui invite le management à reconsidérer son rôle.

Les individus sont ainsi conduits à prendre leur responsabilité et à se coordonner. Dans une entreprise libérée, chacun est responsable de soi-même et coopère de manière spontanée.

Pour que cela fonctionne, l’ombre et la lumière sur nos perceptions individuelles et nos schémas de pensées doivent avoir été faits. Cela prend du temps, sachant que nos réflexes de groupe sont bien ancrés.

Le management chaotique propose un chemin vers cette autonomie de groupe, vers une entreprise où chacun s’en remet à la pression sociale (son image de groupe) pour avancer. La pression sociale remplace la hiérarchie classique de l’entreprise.

C’est dans ce chaos que naît le manager chaotique, celui qui prend le lead a un moment pour organiser une livraison, mettre en commun des savoirs, donner du sens… Et ce lead peut, dans un autre contexte, se soumettre à un autre dont les compétences seront mieux adaptées ou comprises par le groupe… Ouvrant la voie de l’entreprise apprenante.