Ne vous faites pas coacher, votre organisation est juste par-faite ! par Dominique Popiolek-Ollé

En tant que coach d’entreprise, j’accompagne les grands groupes dans leur transformation Agile, digitale ou tout simplement à avoir un autre regard sur leurs productions… Le coach est choisi avec minutie, et pourtant l’envie du client est forte, trop forte de le mettre au pas…

Les injonctions comme « Aide-moi mais si j’avais le choix moi je ferais »…ou encore « ça fait 30 ans que l’on fait des autos, des avions ou des produits… Je ne vois vraiment pas comment on pourrait faire mieux »… « Agile, Agile oui mais notre processus est robuste à quoi ça sert »… « C’est un expert, il connait super bien son job et la qualité qu’il en attend alors c’est normal qu’il refuse par trois fois  les propositions d’améliorations du fournisseur »…  « ça a toujours marché, alors pourquoi prendre un risque en faisant autrement ? »…

1.      Votre organisation est juste par-faite !

Votre vie professionnelle est merveilleuse, vos rapports avec les équipes transverses sont au beau fixe, chacun exécute ce que vous dites exactement comme vous le dite, vous connaissez votre métier et celui des autres sur le bout des doigts,  ou encore la concurrence même pas peur, on est les meilleurs sinon ça se saurait ?  Les réunions sont toutes efficaces et chaque idée produit du sens et apporte à l’organisation un esprit continu d’adaptation au changement. Vous êtes reconnu de vos pair(e)s.

Visiblement, vous vous connaissez, vous comprenez les autres, votre intelligence émotionnelle est au top … et vous avez tout compris à la vie ! Effectivement, vous n’avez sans doute pas besoin d’un coach. Peut-être l’êtes-vous vous-même, d’ailleurs (et vous savez l’importance d’être supervisé.e) ?

2.      Vous n’avez pas envie de changer

Ce n’est pas que votre organisation soit au top, mais vous n’avez pas envie de changer. Après tout, « on sait exactement ce que le processus produit, et je connais chaque étape du processus, je peux même parier sur ce qui va bloquer ».  Anticiper, changer… mais est-ce que ce sera aussi bien ?

Mais est-ce vraiment ce que vous pensez au fond de vous ? D’ailleurs, est-ce que vous, vous vous aimez vraiment dans votre rôle dans l’équipe ?

Cette phrase n’est-elle pas un moyen facile d’éviter le doute, la peur, d’éviter aussi de se regarder en face ?

Et si accepter de changer, de quitter sa zone de confort, c’était aussi le moyen de faire de belles découvertes sur soi, sur les autres, sur la vie et de revoir toutes ces micro-douleurs qui rendent la vie au bureau infernale?

Et si décider de faire l’effort de changer, c’était se découvrir de nouvelles forces qu’on ne se soupçonnait pas, et devenir plus fort.e en faisant émerger tout son potentiel ? Et si être leader de ses opinions et de ses forces permettaient de faire émerger une organisation plus performante ?

3.      Vous êtes convaincu qu’on est  de toute façon un pion et que vous êtes là pour exécuter/subir les décisions des autres

On vous a embauché pour ça et c’est comme ça, on n’y peut rien. Ah oui ? Vraiment ?  Et puis à quoi ça sert si je change ma manière de fonctionner et que je vais discuter avec le reste de l’équipe, la conclusion sera : okay, envoie-moi un mail ?

Et puis tout ce temps perdu à aligner l’équipe pour décrire nos envies, le service idéal, le produit commun ne sert à rien puisque je n’ai pas la description de mon rôle. Ah, je pourrais être acteur et ré-écrire mon rôle dans l’équipe ? Ah oui, mais là je serai responsable de mes engagements… Et si c’était plus confortable finalement que les autres me disent ce que je dois faire ? J’ai fait ce qu’il m’a dit… Autonomie, pas besoin, je fini de toute façon à 17h.

Et puis Agile, tout le monde en parle… Mais moi, je connais des RHs qui ont inscrit ça dans leur organisation… et quel chaos ! Y a plus de chef ! Et il n’y a plus personne pour décider….

Bon alors, d’après vous, des équipes qui prennent plaisir à bosser ensemble, et contribuent au résultat de l’entreprise tout en étant fiers des innovations et des changements apportés, ça n’existe pas? D’après vous, comment font ces équipes ? Comment font ceux qui sont satisfaits de leur job ? Ils ont juste beaucoup de chance ? Ils étaient prédestinés au bonheur ? Il y a du mobilier « comme à la maison » pour encourager les discussions et les réunions spontanées ? Non, il y a un babyfoot ?!…

Non, ces équipes connaissent aussi des épreuves et ce sont ces épreuves qui leur permettent de se révéler. Alors, qu’est-ce qui fait la différence ? Le regard que chaque membre de l’équipe porte sur l’autre. Chacun sait que la richesse vient de la diversité et non de l’exécution mécanique d’une tâche. Leur regard sur les collègues et sur l’entreprise sont positifs et constructifs. Et ce regard, le vôtre aussi,  peut évoluer… Je vous souhaite juste que ça vous arrive. Si vous voulez, je peux même vous aider à faire ce travail, en équipe. ?

Vous pensez peut-être que l’expertise de votre métier, l’historique des savoir-faire ne rendent pas possible un autre regard sur l’exécution de vos tâches. Ou peut-être pensez-vous comme un employé que j’ai entendu dernièrement répondre à une question d’une jeune intérimaire sur les formations : « Ah non, ici on forme des chômeurs ! » Alors ressaisissez-vous en vous demandant si demain doit absolument être comme aujourd’hui et si par hasard, vous ne pourriez pas revoir un peu votre manière de voir les choses.

4.      Vous ne savez pas quoi changer

Oui, vous sentez bien que vous voudriez changer quelque chose, mais vous ne voyez pas par où commencer. Il y a tellement de choses qui vous laissent insatisfait.e !  Alors si c’est le cas… rien n’est perdu. Commencez par noter tout ce qui vous rend insatisfait dans le travail quotidien. Et demandez-vous, en quoi ça vous agace? En rendant clair vos agacements quotidien, en les exprimant aux autres avec l’assurance qu’ils vous entendent, l’équipe pourra démêler les fils et renouer avec une valeur ajoutée et une contribution efficace.

Alors, si démêlez les fils et trouver le nœud central, celui qu’il faut défaire pour permettre de remettre de l’ordre dans votre organisation et la retricoter à votre guise, vous semble une piste, prenez un coach et accepter de suivre, dans le noir, un chemin différent de vos habitudes.

Un coaching produit dans une équipe ses premiers résultats au bout de 21 jours lissés sur 3 mois . Le pré-requis est que le coach soit libre dans son accompagnement (Pas d’injonctions à faire comme d’habitude). On entre dans l’action, et le principe de base est de déclencher auprès d’une majorité des accompagnés l’acceptation d’un autre regard. C’est la première étape « se remettre en cause ».

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