Communication et Management stratégique

L’article répond à une remarque fréquente :
« Le lien entre management et communication est flou. »

L’objectif est de clarifier comment la communication influence directement le management stratégique, en explorant plusieurs dimensions clés.

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C’est bien là pourtant tout l’enjeu du management stratégique… savoir communiquer, passer le message!

L’analogie du cinéma muet

Cette phrase  » le lien entre management et communication est flou « est une remarque que je reçois souvent dans le cadre de mes accompagnements, lorsque j’aborde les aspects : fédérer les acteurs. La communication est faite mais non perçue de manière claire par les différents acteurs que compose une organisation.

C’est pourquoi je commence par une analogie avec le cinéma muet. Ce dernier démontre qu’un message peut être clair sans parole. Alors que les mots peuvent entraîner différentes interprétations, la simple expression corporelle – sans être encombrée par le langage – permet aux acteurs de transmettre des messages explicites. Dans le contexte du management, cela illustre l’importance d’une communication non verbale et épurée, centrée sur l’essentiel.

Le cinéma muet offre une communication neutre où le message est rendu à sa simple expression sans être encombré du langage. Buster Keaton et Charlie Chaplin, deux acteurs de talents, inscrits dans l’histoire du cinéma muet, en sont les grands témoins.

Le message dans le cinéma muet est porté par le mime et le silence. Ce dernier est explicite.

Avec le langage, la communication se complexifie ouvrant un champ d’interprétation et de discussion immense. L’interprétation dépend bien plus de facteurs émotionnels que des faits portés par le message.

C’est pourquoi la facilitation graphique revient en force avec une image + un mot. L’image désactive l’affect émotionnel, renforçant ainsi la chance du message d’être compris dans son contexte sans autre interprétation que celle voulue par le dessin.

Vers un management explicite

Lorsque vous démarrez un coaching, une formation de management, une gestion de conflit, bien souvent le leitmotiv est qu’il faut améliorer la communication.

Mot fourre-tout, la communication est l’objet de tous les maux. Les patrons disent communiquer, et les collaborateurs disent de leurs patrons : ils ne nous entendent pas. Un dialogue de sourd s’instaure entre la base et le sommet…

Et pourtant la communication représente 80% des efforts du management stratégique . Alors que ce passe-t-il derrière cette association de maux : ne sont-ce que des mots ?

Dans le cadre du management stratégique, l’objectif est d’atteindre le même niveau de clarté que le message clair du cinéma muet. La communication passe par la maîtrise de trois piliers fondamentaux :

  1. L’écoute active
  2. L’art du questionnement
  3. La capacité à dépasser ses biais cognitifs

Ces trois piliers sont essentiels pour réduire les malentendus et améliorer la qualité des échanges au sein des équipes.

Dimension 1- Trois piliers fondamentaux

1. L’écoute active

L’ idée fait écho au cinéma muet, où la réception attentive prime sur l’expression verbale. L’écoute active est le socle de toute communication efficace. Elle consiste à :

  • Prêter une attention totale à l’autre, sans jugement ni distraction.
  • Reformuler ou poser des questions pour clarifier les propos et montrer une compréhension sincère.
  • Identifier les non-dits ou les signaux faibles, notamment dans la communication non verbale.

Un manager explicite doit savoir écouter deux fois plus qu’il ne parle, créant ainsi un espace de dialogue où chacun se sent entendu.

« L’homme a deux oreilles et une seule langue, pour écouter deux fois plus qu’il ne parle ». Zénon de Kition

Communication et l’art d’écouter vraiment

Sur ce point, le manager doit s’entraîner au préalable (ré) apprendre à écouter. Les principes de l’écoute active développés dans cette vidéo sont :

  1. Avoir un esprit ouvert
  2. Etre concentré sur les mots de l’autre
  3. Etre là pour écouter et non pas pour répondre
  4. Reconnaître ses filtres perceptifs
  5. Reformuler les phrases majeures de son interlocuteur
  6. Demander à son interlocuteur ce qu’il a compris
  7. Oser poser des questions adéquates

2. L’art du questionnement

Poser des questions ouvertes et puissantes est essentiel. Ces questions (parfois appelées « questions vertes ») aident à révéler des divergences, encouragent la réflexion et permettent d’identifier les dysfonctionnements dans la communication – qu’ils proviennent de l’émetteur ou du récepteur.

Poser les bonnes questions est essentiel pour :

  • Clarifier les attentes et objectifs, réduisant ainsi toute ambiguïté.
  • Mettre en lumière des zones d’ombre ou des divergences de point de vue.
  • Encourager l’équipe à réfléchir par elle-même et à développer son autonomie.

Les questions puissantes (ou « questions vertes ») permettent de provoquer des prises de conscience, d’encourager la créativité et de favoriser un alignement sur des actions claires.

Questionne

Les questions sont ouvertes, parfois ingénues, souvent puissantes. Le manager au-travers de ses questions va inviter les membres de l’équipe à rechercher les ressources dont elle a besoin pour résoudre sa problématique.

L’objectif n’est pas d’induire la solution mais d’amener l’équipe à entreprendre, expérimenter.

Tout l’art du questionnement consiste à amener l’équipe à repenser son contexte, sa manière d’aborder le problème.

Questions puissantes, exemples

3. Déjouer ses biais cognitifs pour transformer


Le dernier pilier consiste à reconnaître et à contourner ses propres biais. Il s’agit d’intégrer l’intelligence émotionnelle dans la prise de décision, favorisant ainsi une approche plus empathique et nuancée dans la gestion des équipes.

Un management explicite nécessite une prise de recul face à ses propres biais pour éviter de :

  • Mal interpréter des informations ou des comportements.
  • Prendre des décisions hâtives fondées sur des suppositions.
  • Manquer des opportunités d’innovation ou de solutions collaboratives.

Pour cela, le manager est encouragé à développer son intelligence émotionnelle et apprendre à observer les situations avec objectivité, en prenant en compte les perceptions et émotions des autres membres de l’équipe pour développer un acte conscient tant pour lui-même que pour son équipe.

Agir en conscience ce sont 3 étapes à comprendre pour une mise en oeuvre systématique de son intelligence émotionnelle : Ecouter, Repérer, Transformer. Ces 3 étapes se basent sur notre capacité à établir notre modèle d’actions, puis le modèle de forces dans lequel pourra s’inscrire le collectif.

L’écoute est une inspiration profonde. C’est une opportunité donnée aux autres de s’exprimer, spontanément sous un regard bienveillant.

L’objectif principal de cette écoute est de comprendre les enjeux, les acteurs et les freins que rencontre l’équipe, ou les co-équipiers.

Cette écoute en place, le questionnement permet de détourer l’idée, le projet et de mettre en œuvre une délégation efficace.

C’est développer sa capacité à accompagner chacun à transformer ses idées, les mettre en action pour le bien commun.

Le modèle In Imago vous invite à entrer dans une respiration dans laquelle chacun par la qualité de son écoute, et une parole juste accompagne la mise en oeuvre et la transformation de l’idée.

Communiquer : SHU HA RI DO game
Prendre conscience les uns des autres; parler avec intention et écouter avec attention sont les bases du management émotionnel. Elles sont clefs pour un management stratégique efficace

Dimension 2- Respirer pour mieux communiquer

Je propose une série d’exercices pour développer la capacité d’écoute, en commençant par soi-même. La communication, lorsqu’elle est bien maîtrisée, devient une respiration naturelle dans la dynamique de l’équipe.

La communication est une respiration. A l’inspire, on accueille et on ressent . A l’expire, on fait évoluer l’idée et on la transmet.

C’est un mécanisme à mettre en place, dans lequel chacun gagne dans l’addition de ses efforts et contribue à la mise en œuvre d’un projet qui fait sens.

Le schéma ci-dessus retrace une proposition d’accompagnement de son accomplissement personnel ; Do à la mise en place d’un rituel pour co-construire et aller vers le Cha Do japonais et emprunter le chemin du thé…

Pour en découvrir plus sur le modèle, découvrez notre approche du management organique.


Apprendre à respirer : de l’écoute à la transformation

Le zen leadership est une opportunité pour faire émerger une communication naturelle et efficace. Respire pour : Identifier tes émotions, te centrer, te mettre en mouvement. Ces 3 podcasts sont une proposition pour respirer avec et retrouver une qualité d’écoute.

Objectif :

  • Développer la pleine conscience
  • Renforcer la capacité à prendre du recul
  • Cultiver un équilibre entre l’intérieur (le soi) et l’extérieur (le monde)

Étapes de l’exercice :

1. Installation et centrage

  • Asseyez-vous ou tenez-vous debout dans une posture confortable.
  • Fermez doucement les yeux.
  • Prenez quelques respirations libres, sans forcer.

2. Connexion intérieure : Dedans

  • Portez votre attention sur votre respiration. Ressentez l’air entrer et sortir.
  • Sentez l’espace intérieur que cette respiration crée en vous.
  • Laissez-vous envelopper par cette sensation de sécurité et de calme.

3. Ouverture vers l’extérieur : Dehors

  • Ouvrez lentement les yeux.
  • Fixez un point précis dans votre environnement (un objet, une couleur, un détail).
  • Laissez votre regard s’ancrer, sans chercher à analyser, juste observer.

4. Interaction entre l’intérieur et l’extérieur

  • Fermez à nouveau les yeux.
  • Imaginez que ce point que vous fixiez à l’extérieur entre avec vous, dans votre espace intérieur.
  • Visualisez ce point se fondre en vous, devenant partie intégrante de votre monde intérieur.

5. Transformation intérieure

  • Prenez conscience que vous avez le choix :
    • Garder ce point en vous et le transformer, l’accueillir, l’assimiler.
    • Le laisser à l’extérieur sans qu’il vous impacte.
  • Ouvrez doucement les yeux. Observez de nouveau ce qui vous entoure.

6. Spectateur et Acteur

  • En fixant ce point ou en explorant votre environnement, considérez-vous comme un spectateur.
  • Prenez du recul, laissez vos pensées venir et partir.
  • Lorsque vous ressentez l’envie ou le besoin d’agir, basculez vers la posture d’acteur.
  • À l’intérieur, vous êtes maître de vos décisions et transformations.

Ecoute

Dedans, Dehors

Transforme

Conseils pour approfondir la pratique :

  • Répétez régulièrement cet exercice pour renforcer votre capacité à passer du rôle de spectateur à celui d’acteur.
  • Observez sans jugement. Chaque point extérieur peut devenir une opportunité d’exploration intérieure.
  • Pratiquez cet exercice dans des environnements variés pour mieux discerner ce que vous choisissez de ramener en vous.

Une fois la qualité de votre écoute restaurée, émerge l’intuition et la mise en mouvement des idées dans une libre circulation de l’énergie. Pour faire émerger votre leadership, 3 axes vous sont proposés. Explorez!


Dimension 3-Le voyage du héros


Le premier axe d’écoute s’inspire du voyage du héros. Ce parcours développe des qualités telles que le courage, l’intuition et le sens commun. Le manager, à l’image du héros, qui prend en main son expérience, guide à son tour son équipe vers l’autonomie.

Axe 1- Développer le CIDs, dans une métaphore du Voyage du Héros

L’axe que je vous propose d’explorer est de Développer le CIDs -Courage, Intuition, Défi et sens commun dans chacune des parties prenantes.

C’est d’abord une épreuve personnelle. Avoir le courage de se mettre en mouvement, suivre son intuition, et le relever le Défi celle du regard des autres..puis elle se heurte et se transforme avec l’avènement de l’équipe et se déploie dans une organisation. Tout l’enjeu sera de maintenir en éveil ces CIDs, pour favoriser l’éclosion des idées et maintenir une ambiance de coopération positive, sans entrave des biais cognitifs.

Un exemple d’absence d’écoute de soi: la procrastination. Le voyage du héros, s’arrête si le CIDs- Courage, Intuition, Défi, sens commun ne se met pas en place. Le CIDs s’endort, s’ennui…Découvrez l’histoire de la grenouille qui ne savait pas qu’elle était cuite.

Communiquer un enjeu du management strategique

Une fois l’écoute acquise dans la mise en mouvement de vos intentions, progressivement les autres se mettent en mouvement. Dans cette écoute, la coopération pourra se mettre en place et se transformer.

Axe 2- La dialectique et l’image relationnelle

Le deuxième axe s’appuie sur l’art de la dialectique : comprendre que les mots prennent leur sens à travers le prisme émotionnel et les expériences vécues par chacun.

L’Art de la dialectique est également une manière de s’imposer. Elle est encore l’une des principales manière de communiquer . Art inné mais également utilisé par le management stratégique dans le cadre de séminaire de développement du leadership.

Le débat d’idées utilise des stratagèmes dialectiques pour provoquer des émotions chez leurs adversaires

La dialectique, le dialecte, est la mise en mot que chacun utilise pour communiquer ses idées, ce qu’il est, etc…

C ‘est une approche narrative naturelle, celle du discours rhétorique. Mais c’est aussi : communiquer devient l’art de s’imposer, voir de manipuler.

Découvrez l’art de la dialectique et l’art d’avoir toujours raison de SCHOPENHAUER : 38 stratagèmes pour imposer ses idées, et emporter le débat. SCHOPENHAUER identifie le débat comme un combat opposant ainsi la vanité, l’égo, à la sagesse dans l’article ci-contre

Axe 3-Développer son image relationnelle

Enfin, le troisième axe concerne l’image relationnelle. Il s’agit pour le manager de comprendre l’impact de son image et de son imago (représentation psychologique) sur ses interactions avec les autres.

Développer son image relationnelle consiste à comprendre les mécanisme de l’Imago secondaire et à identifier comment nous nous identifions dans nos rapports au groupe.

De cette image relationnelle va dépendre notre communication au sein d’un groupe.

Dimension 4 -Développer l’efficacité des équipes grâce à une communication stratégique

L’efficacité d’une équipe repose sur plusieurs facteurs essentiels, mais le plus fondamental est sa capacité à communiquer efficacement. La communication est au cœur des enjeux de performance et détermine jusqu’à 90 % de la réussite des projets.

Quelques exemples illustrent ce constat :

  • Un mauvais objectif, mal défini ou mal communiqué, conduit directement le projet à l’échec.
  • L’absence de règles claires ou de rôles bien définis crée des blocages et rend le travail collaboratif impossible.
  • Des barrières dans la communication, telles que des chaînes hiérarchiques rigides ou une surcharge de mails, ralentissent les décisions et augmentent les risques d’échec.
  • Ou encore un conflit non résolu ou une situation émotionnelle pèse non seulement sur les parties prenantes mais également sur la dynamique de groupe.

Ces points mettent en lumière une évidence : sans une bonne communication, impossible de performer. La communication est à la fois le ciment qui lie les membres d’une équipe et le levier qui permet de transformer les intentions en actions concrètes.

Instaurer des temps de recul pour améliorer la communication

Pour améliorer la communication et, par extension, la performance de votre équipe, il est indispensable de prendre régulièrement des temps de réflexion et de remise en question collective. Ces moments sont au cœur des méthodes de projet modernes, notamment via des pratiques comme les rétrospectives agiles.

Comment procéder ?

  • Planifiez régulièrement des temps dédiés pour analyser ce qui peut être amélioré dans la communication de l’équipe.
  • Posez les bonnes questions pour évaluer l’état actuel de votre communication, identifier les problèmes et définir des actions concrètes.

Gérer vos interactions : parcours découverte

Nous vous invitons à faire une immersion dans l’univers des autres, et, apprendre à gérer vos intéractions .

Essayez, ce parcours gratuit, hollistique et retrouvez le chemin de vous-même!


Un débat passionnant : que pensent mes pairs ?

Dans le cadre de nos échanges professionnels, plusieurs de mes collègues ont partagé leurs perspectives sur l’importance cruciale de la communication dans le management stratégique. Ils s’accordent à dire que la capacité à écouter activement, à poser des questions pertinentes et à transformer les interactions en opportunités de croissance est essentielle pour un leadership efficace.

Certains soulignent l’impact du coaching digital, non seulement comme un levier de développement des compétences communicationnelles, mais aussi comme un moyen de révéler les signaux faibles et les émotions non exprimées au sein des équipes. Grâce à des plateformes et outils d’analyse, ces solutions offrent aux managers une vision plus fine des ressentis collectifs, permettant d’ajuster leur posture et leur message en fonction des besoins émotionnels identifiés.

D’autres insistent sur l’importance de cette prise en compte des émotions dans la dynamique d’équipe, affirmant que c’est en comprenant ce qui se joue au-delà des mots que le véritable alignement peut émerger.

La discussion qui s’en est suivie montre combien ce sujet touche au cœur des pratiques managériales actuelles. Le consensus est clair : pour être efficace, le management stratégique doit intégrer la dimension émotionnelle et utiliser des outils, y compris digitaux, pour rendre visibles ces dimensions souvent intangibles.